ART-CONTEMPOURIEN-ASSOCIATION

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Introduction à l'art contempourien

Lyon, avril 2002

Depuis plusieurs années, quatre artistes constatent que l'art contemporain tel qu'il est présenté par les galeries ou les musées ne leur procure aucun enthousiasme. Même, il leur arrive d'éprouver devant les oeuvres considérées comme représentatives de l'art contemporain et sans aucun doute à cause d'elles, de l'ennui, chose qu'une oeuvre d'art digne de ce nom leur avait toujours paru incapable de produire. Même, une oeuvre d'art digne de ce nom leur avait toujours paru être une conjuration adressée à l'ennui.
Cette étrange constatation n'était-elle pas inquiétante ?
Après de sérieuses introspections qui établirent qu'aucune anomalie psychologique ne permettait d'attribuer l'insatisfaction de ces quatre artistes à eux même, la question suivante se trouva posée :

L'art perdrait-il de son intérêt sitôt qu'il se soucie d'être contemporain ?
Autrement dit, l'art se refuserait-il à être qualifié de contemporain ?

Songeant entre bien d'autres chefs d'oeuvres à la Venus de Willendorf aujourd'hui encore vaillament porteuse de modernité, nos quatre anxieux artistes se reconnurent convaincus de cette capacité de l'art à proposer des vérités éternelles, et songeant aussi à toutes ces oeuvres, à tous ces genres qui n'eurent qu'un temps parce que précisément ils correspondaient trop bien à ce temps, ils se déclarèrent aussi convaincus du refus que l'art opposait à ceux qui voulaient ne lui faire répéter que des vérités du moment.
Assurés donc de l'insanité qu'il y avait à associer le substantif «art» avec l'épithète «contemporain» ils ont cherché à désigner autrement l'art qu'ils tentaient de réaliser ici et maintenant.
Ils n'y sont point parvenus. L'art est ou n'est pas, mais qui peut prétendre trancher et déclarer que telle oeuvre est d'art et non telle autre ?

Alors nos quatre peintres et piètres philologues décidèrent d'appliquer la stratégie dont ils usaient ordinairement lorsqu'une difficulté semblait pouvoir menacer leur quiétude : ils sont allés s'asseoir à la terrasse d'un café, ont commandé quelques bocks et à l'ombre d'un peu d'ironie leur permettant de mieux supporter la chaleur cuisante de leur échec ils ont estimé qu'à tout prendre, compte tenu de la conjoncture, l'art pour lequel ils étaient prêts à sacrifier leur temps supporterait mieux d'être qualifié de «contempourien» que de «contemporain».
Emportés par les mots dont la douceur du lieu et du moment favorisait l'effervescence, ils rédigèrent ensuite le manifeste de l'art contempourien qu'ils vous proposent page suivante.